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ECOUTER , COMPRENDRE , AGIR


 


La santé, la place de l’individu au sein des organisations du travail sont au centre des préoccupations d’un nombre croissant de salariés. Le CHSCT est un outil pour les salariés comme pour le syndicat, c’est pourquoi nous avons regroupé sur un site Internet les différents champs d’actions et de compétences. L’intervention syndicale est indispensable pour regagner le respect, la dignité, l’égalité, la reconnaissance de la personne au travail. Notre réflexion porte également sur l’élaboration de stratégies d’actions face aux violences du travail et au harcèlement moral, entamée avec les chercheurs dans le cadre de l’ISERES (ancien Institut Syndical d’Études Recherches Économiques et Sociales de la CGT). Elle se poursuit, depuis, sous d’autres formes, notamment dans le cadre des travaux de l’activité « Travail » de la Confédération et de la mise en œuvre du Projet confédéral « Pour une politique de Santé publique par l’intervention des salariés sur leur travail ! » adopté le 17 mars 2005 par la Direction Confédérale. Des initiatives de Recherches/Actions sont également menées dans le cadre de l’IRES (Institut de Recherche Économique et Sociale) avec le laboratoire CERTOP (Centre d’Étude et de Recherche sur le Travail, l’Organisation et le Pouvoir) du CNRS, dirigé par Gilbert De Terssac, ainsi, par ailleurs, que du laboratoire de Psycho dynamique du travail du CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) dirigé par Christophe Dejours.

– Les liens étroits de la CGT, son histoire avec les milieux culturels sont un héritage précieux. C’est pourquoi nous pensons que la créativité de chacun et chacune doit être valorisée à travers nos pratiques syndicales, comme par exemple : la CGT à UZESTE Musical.Visage,village des arts à l’œuvre.

– Enfin, ce site n’aurait pu voir le jour sans la presse de la CGT (notamment la NVO,OPTIONS).

Philippe Bouvier – Animateur du site

 



 RENCONTRES SANTÉ 2010 : BIEN – ÊTRE ET SANTÉ AU TRAVAIL
• Discours d’ouverture de Gilles Roussaux, président de l’Union des Mutuelles de France Haute-Savoie.
• La santé au travail : quels enjeux de santé publique ? Dr Omar Brixi, médecin de santé publique, membre du conseil scientifique du fonds de prévention.
• Qu’est-ce que le travail ? – Qu’est-ce que la santé ? Quels enjeux pour les salariés ? Serge Dufour
• État des lieux de la santé des territoriaux. Nadim Fares, coordinateur du Fonds de prévention de la caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales .
• L’insaisissable mal-être au travail dans la fonction publique territoriale. Gilbert De Terssac, directeur de recherche du Centre d’étude et de recherche Travail, Organisation, Pouvoir (CERTOP) – CNRS – Toulouse II.
• Table ronde /débat interactif avec Philippe Davezies, enseignant-chercheur en médecine et santé au travail,Université Claude Bernard Lyon I ; Philippe Bouvier, membre du collectif Santé au travail CGT ; Serge Ddufour ; Antoine Fatiga syndicaliste CGT cheminots ; Gilbert De Terssac ; Dr Brigitte Font-le-Bret, psychiatre, spécialisée dans l’accueil des salariés en souffrance, membre de l’observatoire du stress et des mobilités forcées de France Télécom.
• Journée animée par le journaliste Dominique Durand – 4 mai 2010 – Centre des congrès – AIX-LES-BAINS 



 ANALYSE ET PRÉVENTION : ENTRE CHOIX D’ORGANISATION ET SANTÉ DES SALARIÉS DANS LA FPT      
Au travers de cette synthèse, le lecteur prendra connaissance des éléments les plus saillants d’une étude, conduite pour le compte de la MNT (Mutuelle Nationale des Territoriaux) et de la MTH (Mutuelle des Territoriaux et Hospitaliers) concernant la problématique « Changements/Transformations/Réorganisations et Prévention des RPS » dans trois types caractéristiques de collectivités territoriales (petite collectivité, collectivité moyenne et Communauté Urbaine).Il s’agit d’analyser et de comprendre dans un contexte de changements, à l’œuvre depuis au moins 2004 dans les collectivités territoriales, qui s’accentuent et s’accélèrent depuis la réforme territoriale et davantage encore depuis la loi n°2014-58 du 27 janvier 2014, les modalités de prise en charge de la prévention des risques psychosociaux (RPS) ou plus précisément des risques sociaux organisationnels (RSO) d’altération de la santé des agents, et parmi eux, ceux qui exercent des fonctions d’encadrement de proximité.

L’objet de l’étude concerne les macro-changements comme les changements intercommunaux de type structurel, mais aussi les changements locaux qui sont de type fonctionnel (un projet de service par exemple).

L’un des sujets privilégiés concerne notamment la rationalisation qui permet d’articuler les logiques financière, organisationnelle et professionnelle qui président à la réalisation du service au public.Cette étude propose une analyse des pratiques de changement sur le terrain pour comprendre ce qui a marché et ce qui éventuellement n’a pas marché : en effet, on peut réussir financièrement un projet et rendre un service moins satisfaisant ou bien causer des tensions organisationnelles.

Il a été possible d’observer les divers moyens mis en œuvre pour conduire ces transformations, ou désamorcer une crise organisationnelle.
Il s’agissait de comprendre comment les enjeux de santé des personnels, à présent bien connus dans ces circonstances, peuvent être pris en compte, notamment selon les dispositions de la directive européenne 89/391 du 12 juin 1989 transposées dans le Code du Travail par la loi du 31/12/91 applicable à la Fonction Publique Territoriale selon les dispositions de l’article 3 du décret 85-603 modifié « relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail ainsi qu’à la médecine professionnelle et préventive dans la fonction publique territoriale ».

Il est, dès lors, compréhensible que les changements opérés puissent constituer autant d’occasions d’engendrer des RPS/RSO que d’occasions de la mise en œuvre des modalités relatives à l’amélioration des conditions de travail et à la prévention des risques professionnels.

Cette étude, caractérisée par une immersion de ses auteurs dans les différentes collectivités, tente d’appréhender les diverses modalités auxquelles il était recouru pour conduire les changements à l’œuvre, tout en identifiant les risques et les effets sur la santé pouvant être engendrés par ces mêmes changements. Comment la hiérarchie de proximité s’en « débrouillait », parfois, il faut bien le dire, au prix de sa propre santé.

L’objectif était de dégager des principes méthodologiques d’action pour la prévention de ces risques appropriables par la hiérarchie de proximité et le management, mais aussi par tous les acteurs concernés.

Gilbert De Terssac Certop Université Toulouse Jean Jaurès
Serge Dufour
Synthèse de la recherche – Août 2015



 EXPERTISE CHSCT DANS LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE      
– Quels effets sur l’amélioration de l’organisation du travail ?
– Un outil de prévention au service de la santé des agents territoriaux ?
Intervenants :
– Gilbert De Terssac, sociologue, Directeur de Recherches Emérites au CNRS, Université Toulouse Jean Jaurès (CERTOP)
– Baptiste Giraud, Maître de conférences en science politique, laboratoire d’économie et de sociologie du travail (LEST)

Journée d’étude du 25 mai 2016 à Lyon organisée par la mutuelle MTH, le CNRS-CERTOP et le cabinet ALIAVOX.

Montage vidéo : EO Production
Musique originale : Marx Lansmark


LES DERNIÈRES PARUTIONS SUR LE SITE – AVRIL – MAI 2018



 GUIDE CGT : NÉGOCIATION DE LA MISE EN PLACE, DE L’ÉLECTION ET DU FONCTIONNEMENT DU COMITÉ SOCIAL ET ÉCONOMIQUE       
Combattre les ordonnances c’est obtenir que l’accord de branche accorde le maximum de droits aux salariés, notamment en terme de définition de la rémunération de base intégrant de fait les diverses primes comme l’ont obtenu, avec leurs organisations syndicales, les salariés du portuaire ou ceux du transport. Mais c’est aussi contourner leurs incidences au niveau de l’entreprise. Tel est l’objectif de ce guide que nous mettons à votre disposition. Ce guide sera essentiellement axé sur des stratégies syndicales pour peser de manière offensive sur la mise en place des CSE : gagner le maintien de représentant du personnel de proximité, une véritable prise en compte des questions d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail, des droits syndicaux confortés… En appui, des fiches synthétiques sont également produites sur les représentants de proximité, le Conseil Social et Economique et d’autres faisant part de nos visées. Elles complètent les différents supports et les nombreuses fiches argumentaires produites lors de la phase d’adoption et d’élaboration des ordonnances dont le fondement demeure.
Éditions CGT – Mars 2018

 GUIDE DE L’ACCOMPAGNEMENT SYNDICAL (à l’usage des militants qui reçoivent des personnes en difficulté au travail)       
Soumis à la pression d’organisations du travail pathogènes, empêchés de travailler selon leurs propres critères de qualité, dans un contexte de solitude, de plus en plus de salariés « craquent » et sollicitent les militants syndicaux. Que faire dans ce cas ? La tentation est forte de se laisser submerger par tant de souffrance et d’adresser directement ces personnes à des instances extérieures alors que nous avons un rôle militant à jouer extrêmement important.
Ce guide ne doit pas être pris au pied de la lettre. L’intuition et la spontanéité sont souvent les meilleures conseillères quand on se trouve en face de personnes en difficulté.
Il s’agit plutôt d’un recueil de conseils, des repères pour ne pas oublier de dire ou faire des choses importantes.
Ces conseils ne sont valables que si le dialogue est possible avec la personne. Si elle est déjà à un stade où on ne peut pas raisonner ni discuter, il faut lui proposer de l’adresser à des instances médicales ou autres professionnels de santé, quitte à la revoir ultérieurement.
LA CGT – Editions CGT

 SANTÉ DES AGENTS : AGIR POUR TRANSFORMER LE TRAVAIL       
La fédération CGT des services publics a fait de l’amélioration des conditions et de la santé au travail un des enjeux majeurs de son processus revendicatif. Un service public de qualité pour tous les usagers des compétences territoriales ne peut être effectif que lorsque les politiques mises en œuvre sont à la hauteur des enjeux. Les moyens humains et les conditions de travail font partie des paramètres essentiels à l’efficience d’un service public de qualité. Un panel large de facteurs allant de la pénibilité au manque d’effectif affecte trop souvent la santé des agents. Les missions pénibles et physiques usent le corps et le mental, la campagne fédérale «fiers d’être fonctionnaire» témoigne ainsi de certaines situations. Les gouvernements successifs ont mené une politique qui ne vise pas à faire de la prévention de ces situations. Pourtant, créer les conditions favorables à la santé n’est pas un coût mais bien un investissement à long terme.
Le Guide – N° 862 12/2017 – Fédération CGT des personnels actifs et retraités des Services publics

 COMMENT FAIRE ? GUIDE DE LA DÉMARCHE REVENDICATIVE À PARTIR DU TRAVAIL     
La CGT, lors du 50e congrès, a décidé de construire une démarche revendicative ancrée dans le travail réel et donc plus efficace puisque élaborée avec les salariés.
Deux ans après, cette démarche porte ses fruits dans nombre de syndicats mais il y a encore besoin de les aider et surtout de généraliser cette démarche. Bref, comme l’a dit Philippe Martinez, il faut changer de braquet.Ce guide a été élaboré pour vous aider. La commission confédérale « Travail-Santé » est à votre disposition pour organiser des journées d’étude afin de mieux impulser vos actions.
Éditions CGT 2016

 MÉMOIRE DES EXPOSITIONS AUX RISQUES PROFESSIONNELS       
De nombreux salariés sont exposés au cours de leur parcours professionnel à des conditions de travail ou des produits pathogènes. Bien souvent, les atteintes à la santé ne surviennent pas immédiatement mais peuvent se déclarer des années plus tard. Dans certains cas, le salarié a été exposé dans plusieurs entreprises différentes, ou bien il ne travaille plus dans l’entreprise où il a été exposé, voire cette entreprise n’existe plus. Comment alors procéder pour établir les responsabilités et l’aider à faire valoir ses droits ? Afin de pouvoir dans le futur accompagner efficacement dans leurs démarches les victimes d’expositions, il est important d’agir aujourd’hui. Les membres de CHSCT ou les DP doivent monter un dossier de traçabilité dès la survenue des expositions et sans en attendre les conséquences. C’est l’objet de ce guide à l’usage de militants bien souvent désarmés devant l’ampleur de la tâche et le désarroi des victimes.
Éditions CGT 2017

 ÉMISSION n°005/2 – SANTÉ AU TRAVAIL DU SYNDICAT CGT DE LA REGION GRAND EST       
Avec la participation de Jean-Pierre Chapuis (Membre du collectif “Santé-Travail-Action revendicative” de la fédération des Services publics CGT) et de Frédéric Felt (Secrétaire CGT du CHSCT du Conseil Régional Grand Est).

 LE TRAVAIL À L’ÉPREUVE DU MANAGEMENT – Comprendre et dire Pour agir     
Organisé par le syndicat CGT des Agents du Département du Morbihan, ce colloque a réuni 180 travailleurs/euses : actifs, privés d’emploi, retraités, syndiqués à la CGT ou pas.
L’initiative s’inscrit dans le cadre d’une démarche syndicale de longue haleine, sur la question du travail. Elle a été précédée par une journée d’études intitulée « Sens du travail,à nous d’en décider…. » Elle sera suivie d’un autre moment consacré, lui, à l’élaborationd’une stratégie syndicale destinée à remettre la main sur le travail (novembre 2017).
L’Union Départementale CGT, la CGT Ferc, et la Confédération CGT ont été associées à l’organisation de la journée.
Comprendre et dire, pour agir” sont les trois leviers de la démarche initiée par le syndicat initiée par le syndicat CGT des Agents du Département.
L’objectif de cette journée du 28 mars était donc de donner des outils pour comprendre les mécanismes du management, ouvrir la parole sur ces questions, et commencer à socialiser
les pratiques « clandestines » des travailleurs qui résistent au management pour continuer à bien faire leur métier.
Intervenants :
Cyril Corbin, secrétaire général du syndicat CGT des agents du Département du Morbihan – Jean Claude Picavet, chercheur sociologue du travail – Vincent De Gaulejac, professeur émérite Paris 7,sociologue – Dominique Huez, médecin du travail CGT – Les travailleurs.ses de différents secteurs professionnels du Morbihan – Tony Fraquelli, Confédération CGT, activité travail – Françoise Lignier, FERC CGT ofct, activité travail
Colloque – Lorient – Le 28 mars 2017

 LES CHSCT ET LE DROIT À L’EXPERTISE : recours et usages      
Le droit d’expertise des CHSCT a été remis en question et ses conditions de mise en œuvre durcies au moment-même où il semblait relativement installé, au terme d’une utilisation croissante. Son utilité a été contestée et discutée, et pas seulement du côté de l’acteur patronal. Or l’activité concrète des CHSCT reste méconnue, en particulier au plan des conditions d’activation de ce droit et des modalités d’appropriation des expertises par les représentants du personnel. Cet article s’appuie sur une enquête conduite en PACA afin de mieux connaître les caractéristiques des CHSCT qui recourent à ce droit, et, pour ceux qui l’ont utilisé, leurs attentes à son endroit et les usages qui en sont fait. Nous éclairerons les fragilités comme les ressources offertes par ce dispositif en matière de déploiement des capacités d’action syndicale sur la santé au travail. A rebours d’une vision étroite et/ou naïve, d’une utilité et/ou d’une efficacité immédiate d’une mission d’expertise sur les conditions de travail, nous élargissons le regard aux modes pluriels de son appropriation dans la dynamique des savoirs et de l’action des représentants des salariés.
Paul Bouffartigue (Lest-CNRS) – Baptiste Giraud (Lest-CNRS) – La revue des conditions de travail – ANACT – Décembre 2017

 TRAVAIL ET BIEN-ÊTRE PSYCHOLOGIQUE – L’APPORT DE L’ENQUÊTE CT-RPS 2016       
Comment le travail peut-il contribuer au bien-être psychologique des personnes ? Quels sont les conditions de travail et les facteurs psychosociaux, de risque ou d’épanouissement, qui jouent le plus ? Pour quels métiers le travail impacte-t-il le plus le bien-être, en positif ou en négatif ? Et si, comme l’a montré une récente étude du Cepremap, le bien-être psychologique des personnes est nettement corrélé à leur comportement électoral, en va-t-il de même pour les conditions de travail ? L’enquête Conditions de travail–Risques psychosociaux de 2016 (CT-RPS 2016) permet d’éclairer ces questionsde façon inédite.
Pour un peu plus du tiers des actifs en emploi, le travail favorise le développement des capacités et du bien-être. La contribution du travail au bien-être psychologique respecte le gradient social habituel : les plus diplômés et qualifiés ont un travail plus épanouissant. Toutefois, des professions relativement peu qualifiées et à grande majorité féminine, telles les assistantes maternelles, les coiffeurs ou les employés de maison, figurent également parmi les métiers pour lesquels le travail contribue le plus au bien-être.
A l’autre extrême, un actif sur dix environ se trouve dans une situation de travail très délétère pour son bien-être psychologique, avec un cumul d’expositions de tous ordres, physiques, organisationnelles et psychosociales. Des professions comme celles de caissières, de cuisiniers, d’infirmières, d’aides soignantes, d’ouvriers des industries graphiques ou de la métallurgie, d’employés de banques, sont surreprésentées dans ces situations préoccupantes qui appellent sans doute un effort particulier pour les politiques de prévention. Les conflits éthiques (« travail empêché » notamment pour les professions de santé) et l’insécurité socio-économique (pour les ouvriers) structurent des situations intermédiaires qui concernent environ un tiers des actifs.
Conformément à la théorie et à la littérature empirique existante sur le sujet, l’autonomie au travail des répondants à l’enquête CT-RPS 2016 apparaît significativement plus faible dans les communes où ont prédominé, en 2017, l’abstention ou le vote d’extrême droite, ainsi que, dans une moindre mesure, le vote « gauche contestataire ».
Thomas Coutrot – Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques – n° 217 – mars 2018

 BULLETIN D’INFORMATION N°1 COLLECTIF FÉDÉRAL SANTÉ,TRAVAIL, ACTION REVENDICATIVE      
Fédération des services publics -13-12-2017

 SANTÉ AU TRAVAIL : POURQUOI LA SUPPRESSION DES CHSCT EST DEVENUE LA PRIORITÉ DES MILIEUX PATRONAUX LES PLUS RÉTROGRADES 

La santé et la sécurité des salariés sont-elles devenues secondaires ? C’est l’impression donnée par la deuxième ordonnance sur le code du travail, qui prévoit la disparition des comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Ces derniers ont pourtant fait leurs preuves depuis vingt ans, accumulant une précieuse expérience et jouant le rôle de contre-pouvoir face à des méthodes d’organisation managériale toujours plus agressives. Au point de s’attirer la vindicte de certains milieux patronaux. L’adoption des ordonnances signera-t-elle leur acte de décès ?
BASTAMAG – Nolwenn Weiler 11 Ssptembre 2017

 LE COMITÉ SOCIAL ET ÉCONOMIQUE ET LA SUPPRESSION DU CHSCT, VU D’EUROPE    
Avec l’avènement du Comité social et économique (CSE), les institutions représentatives du personnel (IRP) françaises sont à l’aube d’un bouleversement sans précédent. Comment cette réforme menée par le gouvernement d’Emmanuel Macron est-elle perçue dans les autres pays européens ? Telle était la question posée le 19 janvier dernier par l’Association française du droit du travail, à Isabelle Schömann, spécialiste de droit comparé à l’Institut syndical européen. Entretien.
Et voilà le travail – 16/02/2018, par Eric Béal

ASSEMBLÉE NATIONALE POUR LES CHSCT       
Nous travaillons dans des secteurs variés, des structures de tailles et de natures différentes. Nous sommes résolument opposés à la suppression programmée des CHSCT.
Les CHSCT ont permis aux salariés, armés de leur connaissance des situations réelles de travail, de construire pas à pas des capacités d’intervention pour défendre et promouvoir la santé et la sécurité au travail. Une simple commission du Comité Social et Économique serait une régression dans la prise en compte des enjeux de la santé au travail.
Nous voulons au contraire l’extension et le renforcement d’une instance spécifique, aux pouvoirs élargis, représentant celles et ceux qui travaillent, pour que le lien entre santé et travail soit une réalité de santé publique.
NOUS APPELONS À UNE ASSEMBLÉE NATIONALE DES CHSCT.
Ce jour-là, les représentants du personnel et les élus de terrain auront la parole pour dire à quoi servent les CHSCT, ce qu’on y fait et ce qu’on pourrait mieux y faire
Nous appelons tous les réseaux préoccupés de santé au travail à relayer cet appel
Sur le blog assemblee-nationale-chsct.org, vous êtes invité à signer cet appel et à indiquer si vous participez le 4 décembre. Vous pouvez également envoyer vos contributions à l’adresse [email protected]
Cet appel est l’initiative de militants en santé au travail (membres de CHSCT, syndicalistes, experts CHSCT, avocats, médecins du travail, inspecteurs du travail, chercheurs,…).
La page Facebook

 COMBATTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES – Outils pour l’action syndicale       
Malgré des avancées sur les droits des femmes, on observe des inégalités persistantes entre les femmes et les hommes au travail comme dans la vie. Les violences contre les femmes sont au cœur de ces inégalités et des processus de domination. Elles prennent de multiples formes : psychologiques, verbales, économiques, physiques ou sexuelles. Les violences sont sous-évaluées car celles-ci sont sous-déclarées. Peu de femmes en effet portent plainte. C’est pourtant une réalité massive : une femme sur 10 en est victime chaque année, une sur 3 au cours de sa vie. Au travail, dans les transports ou à la CGT, les femmes ont toutes des anecdotes personnelles sur le sexisme. Entre propos graveleux, attouchements dans les transports publics et meurtre, les degrés de gravité sont divers mais tous ces actes relèvent du même système de domination, d’emprise, de violence, et le passage d’un niveau à l’autre peut se faire graduellement, dans ce que l’on nomme un « continuum ». C’est un phénomène social grave qui reste tabou et autour duquel il y a un enjeu sociétal. Construire une société égalitaire suppose d’agir aussi bien contre les inégalités au travail que pour faire cesser les violences. Comme c’est indiqué dans ses statuts, la CGT lutte contre tout système de domination et contre toutes les discriminations.
LA CGT – Femmes mixité

 SOUFFRANCE AU TRAVAIL ET ENJEUX DE SANTÉ : LE RÔLE CHARNIÈRE DE L’INFLAMMATION ET DU STRESS OXYDANT
Une maladie professionnelle engage la responsabilité de l’employeur. Elle ouvre sur un contentieux dans lequel l’arbitrage scientifique est attendu essentiellement de l’épidémiologie. Cet enjeu pèse sur la compréhension des liens entre santé et travail, car il focalise l’attention sur les relations causales simples et tend à laisser dans l’ombre les effets liés au contexte et à l’histoire. Nous présentons pourtant le cas d’une salariée qui illustre l’importance de ces dimensions. À la suite d’une exposition prolongée à un stress psychosocial et à de fortes contraintes gestuelles et posturales, elle a été traitée pour une hypertension artérielle, pour une dépression et pour une longue série de troubles musculo-squelettiques. Ce cas permet d’attirer l’attention sur le rôle central de l’inflammation et du stress oxydant, non seulement en matière de liens entre souffrance psychique et atteintes du corps mais, au-delà, pour la compréhension des interactions entre les différentes contraintes et nuisances du travail, agressions toxiques comprises.
Revue PISTES – 19/1/2017 – Philippe Davezies

 MÉDECINE DU TRAVAIL, COMMENT ÇA SE PASSE DEPUIS LA RÉFORME ?       
Le suivi médical des salariés n’est plus systématiquement assuré par le médecin du travail, sauf pour décider avec l’employeur s’ils sont aptes ou pas. Mise à jour suite à l’application des ordonnances réformant le code du travail.
L’Humanité – Daniel Roucous – Vendredi 2 février 2018
Décret n° 2016-1908 du 27 décembre 2016 relatif à la modernisation de la médecine du travail

 LA NUMÉRISATION DU TRAVAIL DES OUVRIERS DE LA LOGISTIQUE       
Dans les entrepôts de la grande distribution alimentaire, l’introduction d’un nouvel outil de travail, le guidage par commande vocale, a considérablement modifié le travail des préparateurs de commande. Auparavant caractérisée par l’absence d’enchaînement et la possibilité de prendre de l’avance, l’activité de préparation a évolué vers une temporalité restrictive comparable à celle d’un ouvrier sur chaîne. Sous guidage vocal, « le nez dans le micro », le savoir-faire des préparateurs est réduit à un engagement physique. L’usage du corps constitue alors une ressource en tant mode d’appropriation du sens au travail, mais également un rempart lorsque des pathologies font apparaître les limites de l’intensification. Comment les ouvriers de ces entrepôts s’emparent-ils de cette nouvelle technologiie ? Comment lui résistent-ils ? Que change-t-elle à leur travail ?
David Gaborieau, chercheur en sociologie du travail. Pour sa thèse Des usines à colis, Trajectoire ouvrière des entrepôts de la grande distribution, il a travaillé comme intérimaire dans plusieurs entrepôts de la logistique. Mars 2018

 TRAVAILLER AU PÉRIL DE SA SANTÉ      
Cet article propose d’étudier les « masques » de la pénibilité du travail d’ingénieur. Il s’appuie sur une enquête qualitative menée au sein de trois grandes entreprises des secteurs automobile, aéronautique et de l’énergie. Examinant ces pénibilités, il montre que leur invisibilité tient pour beaucoup à la qualité des conditions d’emploi des salariés étudiés ainsi qu’à leur socialisation scolaire et professionnelle à un univers hautement compétitif. Il tente également de révéler les conditions qui rendent possible la sortie de l’invisibilité des liens entre santé et travail, au niveau individuel, comme au niveau collectif. Enfin, il met en évidence comment une activité, qui mobilise avant tout des capacités cognitives et intellectuelles, engage également les corps des travailleurs : ils cristallisent les marques des pénibilités du travail, que les contraintes vécues soient d’ordre physique ou mental, et obligent les ingénieurs à prendre conscience des raisons de leurs maux lorsque leurs limites sont atteintes.
Revue PISTES – 19/01/2017 – Lucie Goussard

 QUELLE RECONNAISSANCE DES VULNÉRABILITÉS AU TRAVAIL ?      
La montée en puissance de la notion de vulnérabilité dans le monde du travail est associée à des attributs dévalorisants. Les formes de catégorisation et de traitement de ceux qui, individuellement ou collectivement, se voient accoler cette étiquette de « vulnérables » contribuent à fabriquer une représentation duale du monde du travail. L’occultation de la vulnérabilité ontologique au profit de processus de projection et clivage favorise une conception désincarnée et idéalisée de la personne autonome. L’expérience de la maladie contribue à déconstruire ces illusions. Aussi, les malades au travail apparaissent comme des révélateurs de l’inadaptation des normes contemporaines du travail arrimées au déni de notre condition d’êtres corporels et temporels. La portée politique de la question de la vulnérabilité et des obligations sociales qu’elle implique est ici soulignée : sa reconnaissance est une condition de l’humanisation du travail.
Revue PISTES – 19/01/2017 – Dominique Lhuilier

 LES AFFECTIONS PSYCHIQUES LIÉES AU TRAVAIL : ÉCLAIRAGE SUR LA PRISE EN CHARGE ACTUELLE         
L’Assurance Maladie – Risques professionnels a produit une étude inédite sur les affections psychiques liées au travail. Cette analyse fait partie de sa collection « Santé travail : enjeux et actions » qui vise, chaque année, à éclairer un sujet de santé publique et à avancer des pistes d’actions.
L’étude révèle que l’Assurance Maladie-Risques professionnels a reconnu, en 2016, plus de 10000 affections psychiques au titre des accidents du travail et près de 600 au titre des maladies professionnelles. Pour ces dernières, c’est sept fois plus qu’il y a cinq ans.
DES SECTEURS À RISQUE
Le secteur médico-social est fortement touché puisqu’il concentre, à lui seul, 20% des accidents psychiques, alors qu’il n’emploie que 10% des salariés. Le secteur du commerce de détail et celui des transports (notamment avec voyageurs) sont particulièrement concernés également (13 et 15%).
Les femmes, particulièrement représentées dans les secteurs à risque, sont plus touchées que les hommes (60%) et ont, en moyenne 40 ans.
Par ailleurs, les salariés en lien avec le public sont les plus fragilisés. Les affections psychiques sont déclenchées soit par un événement extérieur (agression, menaces, braquages), soit par des conditions de travail difficiles entraînant dépression et anxiété.
DE LONGS ARRÊTS DE TRAVAIL
Les affections psychiques ont un fort impact sur les ressources humaines des entreprises. Ainsi, les durées moyennes d’arrêt de travail sont de 112 jours pour les affections psychiques reconnues en accident du travail, contre 65 jours en moyenne pour tous les accidents du travail confondus.
Les affections psychiques reconnues en maladie professionnelle ont des répercussions encore plus graves : les durées moyennes d’arrêt sont de 400 jours…
Par l’Assurance Maladie Risques professionnels – Santé travail : enjeux & actions – Janvier 2018

 LA DIFFICILE RECONNAISSANCE DU CARACTÈRE PROFESSIONNEL DES ATTEINTES À LA SANTÉ MENTALE – Retour sur une action d’accompagnement des salariés dans les démarches de déclarations d’accidents du travail et de maladies professionnelles       
Des évolutions récentes dans la prise en compte des risques psychosociaux ainsi que dans la réglementation, la jurisprudence et les pratiques administratives, ont permis une amélioration de la reconnaissance en accidents du travail ou en maladies professionnelles des atteintes à la santé mentale. Cependant, les démarches pour obtenir cette reconnaissance demeurent difficiles pour les salariés concernés, du fait de la complexité des procédures, mais aussi de l’écart entre le rôle prescrit des acteurs (employeur, médecin du travail, etc.) et leur conduite réelle, et enfin à cause du retentissement possible de la démarche sur la situation de la personne. L’accompagnement par des acteurs aux compétences complémentaires (médecin, psychologue, juriste) apparaît pertinent pour éviter les impasses.
Revue PISTES – 19/01/2017 – Jean-Yves Blum Le Coat et Marie Pascual

REPENSER LA TEMPORALITÉ DU TRAVAIL : PETIT DÉTOUR PAR LES TRABOULES DE LYON       
 Un mot et son objet illustrent profondément ce qu’est le travail et son sens à la fois spatial et temporel. Il s’agit de celui de « traboules », dont la pratique est née dès la fin du IVe siècle, s’est systématisée à partir du XIIe siècle avant d’être dénommée et consacrée au début du XXe siècle.
Les traboules se sont développées avec le capitalisme. Elles ont suivi ses évolutions d’abord commerciales puis manufacturières. Elles nomment, illustrent et positionnent les formes de travail qui émergent au Moyen Âge et à la Renaissance. Ce « traceur » va nous permettre de définir et de caractériser le monde d’aujourd’hui relativement à celui du Moyen Âge.
François-Xavier de Vaujany – Professeur, PSL-Université Paris-Dauphine (DRM), Université Paris Dauphine – PSL

 « LE TRAVAIL AUJOURD’HUI : DYNAMIQUES D’ÉVOLUTION, RUPTURES ET FORMES D’ACTIONS »       
Depuis les années 80 au moins, le travail est sommé de se transformer et de s’adapter face à un environnement qualifié d’incertain et de menaçant. Cette adaptation à laquelle il ne semble pas possible de se soustraire est présumée valoriser l’autonomie et l’implication des travailleurs. La notion « d’implication contrainte » est parfois proposée pour rendre compte de cette évolution un peu paradoxale. Il s’agit de « faire face » à de nouvelles exigences productives en appelant le travail à jouer un rôle prépondérant dans un univers plus mouvant et dont les règles ne sont pas posées à l’avance. Aujourd’hui, même une notion comme celle « d’entreprise », qui semblait solide il y a peu, est remise en cause. Les bornes – organisationnelles, institutionnelles et même légales –, dans lesquelles le travail prenait forme et se mobilisait tendent à se désagréger. Le développement des plates-formes, la Gig Economy, les tiers-lieux, pour ne prendre que ces innovations organisationnelles, témoignent d’un fractionnement des lieux spatiaux et temporels dans lesquels s’effectue l’activité productive. Il semble ainsi exister une vraie demande pour trouver de nouveaux cadres pour articuler le travail à l’entreprise et plus largement à des formes d’action collectives renouvelées. L’objet de ce numéro 7 de La Revue des conditions de travail consiste à se pencher sur les dynamiques en cours dans le travail et l’entreprise. Il ne s’agit certainement pas d’en faire un bilan ni de procéder à une évaluation systématique. Il s’agit plus modestement de donner à voir ce que ces changements signifient pour les acteurs et les problèmes qu’ils soulèvent pour ceux-ci. L’ambition de ce numéro est donc d’appréhender les lignes de fractures mais aussi de recomposition qui agitent aujourd’hui le monde du travail et de l’entreprise. Il existe un assentiment général pour considérer que ces évolutions sont nombreuses et conséquentes. Il s’agit bien ici de les documenter et d’en rendre compte avec peu de partis-pris, mais avec la conviction que l’avenir n’est pas écrit d’avance et qu’il appartient aux acteurs d’en dessiner les contours.
La revue des conditions de travail – ANACT – Décembre 2017

 LE LIEN SANTÉ-TRAVAIL AU PRISME DE LA PRÉVENTION. PERSPECTIVES JURIDIQUES       
La présente contribution éclaire les liens tissés par le droit entre travail et santé à la lumière de la conception juridique de la prévention et se propose d’examiner aussi dans quelle mesure la prévention promeut une discussion sur le travail. Berceau de la prévention, le domaine de la responsabilité pénale demeure étanche à toute discussion sur l’organisation du travail. Fixées a priori dans des dispositions réglementaires détaillées, les règles n’ont pas vocation à interroger le travail. Parallèlement, le droit a progressivement organisé les conditions d’un débat interne à l’entreprise sur la prévention. Toutefois, si ce débat paraît propre à nourrir un échange sur le travail, il n’est pas directement lié à l’engagement d’une responsabilité. Finalement, sous l’impulsion du droit européen, la reconnaissance par le juge d’une obligation de sécurité sur le terrain de la responsabilité civile marque un tournant décisif. L’obligation pour l’employeur d’analyser les risques liés à l’organisation du travail et de prendre les mesures propres à les faire cesser ou à les limiter ouvre la voie à une discussion contextuée sur le travail.
Revue PISTES – 20/1/2018 – Emmanuelle Lafuma et Cyril Wolmark

 INSPECTION DU TRAVAIL, UN SERVICE PUBLIC EN CRISE       

Les services d’inspection du travail traversent depuis au moins une dizaine d’années une crise existentielle partout en Europe. À de rares exceptions près, les effectifs ont été réduits, alors que les tâches dévolues aux inspecteurs ont été étendues. Confrontés aux transformations du monde du travail, les inspecteurs du travail peuvent se sentir désarmés face à l’ampleur de leur mission.
HESAMAG – N° 14 – Le magazine de l’Institut syndical européen (European Trade Union Institute, ETUI) en santé et sécurité au travail – 2e semestre 2016

 LE COMBAT EXEMPLAIRE DES VERRIERS DE GIVORS,POUR LA RECONNAISSANCE DE LEUR MALADIES PROFESSIONNELLES      
Presque dix ans : c’est le temps qui aura été nécessaire, de la prise de conscience jusqu’à une première victoire judiciaire, aux verriers de Givors pour obtenir la reconnaissance des maladies professionnelles qui les ont peu à peu décimés. Des employés qui mènent leur propre enquête sanitaire, un ancien ouvrier devenu docteur en gestion, des chercheurs, une infirmière formée à une méthodologie innovante… telle est la somme des rencontres et expériences improbables, qui ont tissé la trame de ce combat peu commun. Récit.
BASTAMAG – Olivier Favier – 13 mars 2018

  LA SUBORDINATION EXTRÊME AU TRAVAIL ALIMENTE-T-ELLE LE VOTE FN ET L’ABSENTION ?       
La subordination extrême au travail alimente-t-elle le vote FN et l’abstention ?
Le travail aliéné aurait de lourdes conséquences pour la démocratie : une faible autonomie dans le travail est statistiquement associée à une forte abstention et à un vote pour le Front national (FN). C’est la conclusion à laquelle est arrivé l’économiste Thomas Coutrot qui a croisé les données de l’enquête nationale « conditions de travail risques psychosociaux » (CT-RPS) de 2016 et les votes par commune au premier tour de la dernière élection présidentielle.
BASTAMAG – Nolwenn Weiler 5 avril 2018

 RENCONTRE/DÉBAT AUTOUR DU LIVRE DE BRUNO TRENTIN : “LA CITÉ DU TRAVAIL”       
Bruno Trentin (1926-2007), Secrétaire de la CGIL (le plus grand syndicat Italien) de 1988 à 1994, est un homme d’engagement.
Très jeune il participe à la résistance antifasciste, intellectuel reconnu notamment en Italie, il fût également un dirigeant politique (Parti Communiste Italien) et membre du parlement Italien et Européen.Toute sa vie témoigne de cette quête absolue résumée dans son introduction au livre par Alain Supiot : « Toute cité est d’abord une c ité du travail et elle n’est véritablement libre que si elle permet à ses membres d’éprouver leur liberté dans le travail ». C’est dire, dans le contexte économique et social, combien cette formulation prend une résonance actuelle.
Le livre de Bruno Trentin est un puissant témoignage de sa recherche permanente à surmonter cette difficulté historique de définition d’une stratégie de protection des travailleurs subordonnés qui soit en mesure de refléter (y compris dans les formes et objectifs du conflit social) les nouveaux impératifs de la reconquête du savoir, de l’autonomie et du pouvoir.
Afin d’évoquer la pensée de Bruno Trentin, de débattre de son livre, d’en montrer son actualité, participeront à cette rencontre :
· Marcelle Padovani, qui fût la compagne de Bruno Trentin,
· Alain Supiot, Professeur au Collège de France (auteur de l’introduction de la Cité du travail) et artisan de la publication du livre et de sa traduction,
· Walter Cerféda, responsable des relations internationales de l’association Bruno Trentin et ancien Secrétaire de la CGIL,
· Alain Alphon-Layre, membre de la direction de la CGT,
· Pierre Héritier, Fondateur de l’association Lasaire (avec Bruno Trentin), ancien dirigeant de la CFDT.
Le débat sera animé par Isabelle Avran, journaliste de la Nouvelle Vie Ouvrière.
La CGT et LASAIRE – le jeudi 21 février 2013

“LA DICTATURE DU CHANGEMENT PERPÉTUEL EST LE NOUVEL INSTRUMENT DE SOUMISSION DES SALARIÉS       
Les nouvelles méthodes de management se prétendent au service de l’épanouissement des salariés, de leur « savoir être » et de la « réalisation de soi » en entreprise. Danièle Linhart, spécialiste de l’évolution du travail et de l’emploi, démonte ces impostures et montre comment le management moderne s’inscrit dans la lignée du travail à la chaîne théorisé par Taylor et Ford pour toujours mieux asservir les salariés. Objectif : déposséder les travailleurs de leurs savoirs et de toute forme de pouvoir dans l’entreprise. « Le patronat ne veut surtout pas que la contestation massive qui s’est exprimée en 1968 ne se reproduise », explique-t-elle. Entretien.
BASTAMAG – Nolwenn Weiler 22 mars 2018

 FRONTIÈRES DISCIPLINAIRES ET TENSIONS ENTRE SAVOIRS ACADÉMIQUES ET CONNAISSANCES ISSUES DU TERRAIN      
      DANS LA PRODUCTION DE SAVOIR ET D’IGNORANCE EN SANTÉ ET TRAVAIL

Cet article présente plusieurs pistes de réflexion sur les formes d’interdisciplinarité à même de dévoiler les points encore aveugles des liens entre santé et travail. S’appuyant sur des exemples abordés lors d’un séminaire interdisciplinaire (2014-2015) et d’un colloque international (2016), il analyse les conséquences de la dépendance de l’expertise vis-à-vis des savoirs constitués et des disciplines telles qu’elles se sont historiquement construites (en particulier l’épidémiologie). Il vise aussi à analyser l’impact de l’investissement insuffisant de certaines thématiques par la recherche scientifique sur les capacités de mobilisation et de construction d’une contre-expertise. Il s’applique enfin à trouver comment rendre les connaissances plus accessibles aux acteurs directement concernés afin qu’ils puissent s’en saisir pour protéger leur santé ou obtenir réparation. Loin de répondre définitivement à ces questions, cet article rend plus simplement compte de la façon dont elles ont été problématisées et discutées par différentes catégories d’acteurs ayant participé à ces rencontres.
Revue PISTES – 21/01/2018 – Emilie Counil et Emmanuel Henry

 GUIDE : LE MILITANT FACE À LA POLICE       
Face aux régressions sociales, les militant-e-s de la CGT sont à l’offensive et de tous les combats . Le gouvernement et le patronat nous ont « déclaré la guerre » parce que nous n’acceptons pas d’accompagner ces régressions . En criminalisant toutes les formes d’actions syndicales, ils tentent de nous faire taire . Connaître ses droits permet de résister et de déjouer toute stratégie d’intimidation et de pression . Ne lâchons rien sur ces questions-là . Pas de conquêtes sociales sans libertés syndicales !!!
Conception – réalisation : La CGT – Commission libertés syndicales 263 rue de Paris – 93516 Montreuil cedex

 BEAU TRAVAIL, A LA CINÉMATHÈQUE DU DOCUMENTAIRE !       

On a souvent filmé les ouvriers sortant de l’usine, un peu moins ceux qui y triment. Du 4 avril au 1er juillet 2018, le cycle “A l’œuvre. Etre(s) au travail”, propose une rétrospective de ce cinéma, qui révéla des talents hors norme comme Dziga Vertov, Frederick Wiseman ou Wojciech Wiszniewski.
« A l’œuvre. Etre(s) au travail », du 4 avril au 1er juillet 2018, Cinémathèque du documentaire, Bibliothèque publique d’information, Centre Pompidou, place Georges-Pompidou, Paris 4e.


LIVRES – DVD



 LE TRAVAIL SYNDICAL       
Aborder le syndicalisme comme un travail implique de le situer dans son contexte avec ses ressources et contraintes propres, de recenser les tâches à réaliser et les activités déployées, d’identifier les visées poursuivies, la diversité de ses interlocuteurs et de ses destinataires. Au cœur de ce travail se trouvent des questions essentielles : comment construire une cause collective à partir de cas particuliers ? Comment surmonter l’émiettement des situations contractuelles et la précarisation massive ? Comment maintenir les liens et la réciprocité entre syndicalisme militant et syndicalisme d’expertise ? Le syndicalisme est-il un métier, une fonction, une mission ? Quelle division du travail prévaut entre syndicalistes ? Quelles sont les formes, les voies et les risques de l’engagement dans ce travail ?
Nouvelle revue de psychosociologie – Numéro 18 – Revue semestrielle – Dominique Lhuilier, Hélène Yvonne Meynaud

 L’ESPOIR ET L’EFFROI – LUTTES D’ÉCRITURES ET LUTTES DE CLASSES EN FRANCE AU XXe SIÈCLE       
Le XXe siècle a porté à son apogée la classe ouvrière en France. Les vagues de grèves qu’elle conduit et les organisations syndicales ou politiques qu’elle rejoint suscitent à la fois espoir et effroi, devant l’idée que les ouvriers puissent bouleverser radicalement l’ordre social. Ce double sentiment s’est exprimé dans une multitude d’écrits. L’État par le truchement de la police ou des inspecteurs du travail, le patronat, les organisations catholiques, les sociologues, sans parler des lettrés qui choisirent de se faire ouvriers plus ou moins longtemps dès l’entre-deux-guerres, n’ont cessé d’évaluer la classe ouvrière et sa moralité. Les ouvriers ont répondu dans des tracts, des témoignages ou des romans, qui racontent le travail, la vie et les luttes.
Ce sont ces textes, tantôt sous forme d’archives, tantôt publiés, connus ou complètement inédits, que Xavier Vigna explore dans ce livre.Il montre que ces luttes d’écritures relèvent bien de luttes de classes. On se souvient d’Emmanuel Macron dénonçant l’illettrisme supposé des ouvriers : quand un tel mépris vient légitimer la domination sociale et politique, quand l’anticommunisme conduit à l’anti-ouvriérisme, l’écriture ouvrière, qui réplique et réfute, oeuvre à l’émancipation individuelle et collective.
En revisitant l’histoire ouvrière, cet ouvrage invite à relire le XXe siècle français.
Xavier Vigna est professeur d’histoire contemporaine à l’université de Bourgogne. Il est notamment l’auteur de L’Insubordination ouvrière dans les années 68. Essai d’histoire politique des usines (Rennes, PUR) en 2007 et de Histoire des ouvriers en France au XXe siècle (Paris, Perrin) en 2012.
Éditions LA DÉCOUVERTE

 SE DOPER POUR TRAVAILLER            
Du fait des transformations du travail (intensification, individualisation, précarisation…), nombreux sont ceux qui utilisent des substances psychoactives pour être en forme au bureau, traiter des symptômes gênants ou encore pour se détendre après une journée difficile. Devant ces nouveaux usages et la multiplication des produits utilisés (alcool, tabac, amphétamines, cannabis, cocaïne, héroïne, caféine, psychostimulants, analgésiques, médicaments psychotropes), les auteurs, universitaires, chercheurs, syndicaliste et acteurs du soin et de la prévention s’attachent à comprendre les fonctions de ces consommations en milieu de travail.

Pour eux, il est aujourd’hui important de se déprendre des représentations sociales qui externalisent les sources du problème, comme les jugements moraux, et d’engager un travail réflexif sur les actions et les pratiques concrètes.

Alors que les politiques publiques tendent à prescrire ou interdire, cet ouvrage ancre la prévention des addictions dans l’analyse du travail réel et des usages tels qu’ils existent et non tels qu’ils sont fantasmés. Il met à l’épreuve de la recherche et de l’action les liens multiples entre travail, santé et usages de substances psychoactives qui peuvent être, dans certaines conditions, des instruments de la production et prévenir d’autres risques au travail.

Éditions ÉRÈS – Renaud Crespin, Dominique Lhuilier, Gladys Lutz

 LA NOVLANGUE MANAGÉRIALE       
Comment dire le mal-être au travail ? Que faire des émotions ressenties au travail, celles qu’on ne peut pas exprimer parce qu’on se révèlerait « trop sensible », ou pas suffisamment « performant » ni « professionnel » ? Comment dire la peur, celle qui est jugée « irrationnelle » ? Considérés comme des « ressources humaines », les travailleurs n’arrivent plus à donner du sens à ce qu’ils vivent.

Nourri d’une recherche socio-anthropologique, cet ouvrage présente une analyse du langage utilisé dans le management en articulant les registres de la pensée, de l’éprouvé et de l’action. Avec des illustrations saisissantes et des références théoriques diversifiées, l’auteur analyse les dévastations qu’occasionne le management moderne en toute tranquillité, en toute impunité : celui-ci ne provoque pas seulement du mal-être au travail. Par l’utilisation de sa novlangue, il participe aussi et surtout au corsetage des imaginaires, au façonnage des univers symboliques, au formatage des émotions, à l’écrasement des intelligences individuelles et collectives.

Agnès Vandevelde-Rougale ne se contente pas de démonter le processus d’intériorisation du discours dominant, elle souligne le potentiel de résistance de l’individu et les voies qui s’offrent à lui pour se dégager de ces entraves langagières et faire face à la violence plus ou moins ordinaire à l’œuvre dans les organisations.

Éditions ÉRÈS – Agnès Vandevelde-Rougale

 LA CRÉATIVITÉ AU TRAVAIL       
Travailler n’est pas exécuter. Dans le décalage irréductible entre ce qui est défini comme étant à faire et ce qui est fait, se loge la créativité, cette puissance inventive engagée dans le travail vivant. S’y jouent à la fois la question de l’efficacité mais aussi, et fondamentalement, celle de la santé.

La créativité n’est donc pas l’apanage des grands créateurs : elle se loge aussi dans les arts de faire, le bricolage, l’intelligence pratique, les processus de renormalisation qui permettent de se dégager de la soumission à l’environnement et à ses contraintes. Son éloge, remis aujourd’hui à l’ordre du jour dans le monde de l’entreprise, n’est pourtant pas exempt d’ambiguïté.

Dans la perspective retenue ici, la créativité n’est pas seulement instrumentale (nécessité d’inventer pour faire), elle nécessite et manifeste une invention de soi. Elle se révèle dans un mouvement où l’on se surprend soi-même.

Mettre la créativité au travail pour en explorer les ressorts, modalités et enjeux requiert de mobiliser des approches disciplinaires, théoriques et méthodologiques complémentaires.

Lire l’entretien avec Anne-Lise Ulmann, coauteur (propos recueillis par Audrey Minart)

Éditions ÉRÈS – Gilles Amado, Jean-Philipe Bouilloud, Dominique Lhuilier, Anne-Lise Ulmann

 LE TRAVAIL, AU-DELÀ DE L’ÉVALUATION       
Certains milieux de travail connaissent une véritable inflation des normes. Leurs finalités sont multiples : instaurer de la transparence, garantir au « client » un service de qualité, orienter et contrôler les comportements, responsabiliser les acteurs et les inciter à « l’excellence », mieux évaluer le personnel. En constituant un véritable corset, voire un carcan, ces normes peuvent empêcher les salariés de réaliser un travail de qualité, être une source de démotivation – voire de souffrance au travail – et fragiliser les collectifs de travail en place. Elles peuvent aussi générer des actions de résistance, individuelles et/ou collectives.

Damien Collard invite le lecteur à un véritable voyage au centre des organisations. A travers trois univers professionnels différents (les agents d’ambiance ou d’escale à la SNCF, les agents au contact avec les usagers d’une préfecture, les enseignants-chercheurs de l’université), il essaie de comprendre pourquoi et comment de nouvelles normes ont été instaurées. Sur la base d’exemples concrets, il en analyse les effets induits, pointe les risques de dérive potentielle pour la société toute entière et esquisse quelques pistes de réflexion pour repenser la question de l’évaluation du travail.
Éditions ÉRÈS – Damien Collard

 LES SOIGNANTS ET LA MORT       
Les fabuleux progrès de la médecine contemporaine ont permis de tenir la mort éloignée dans le temps, avec une espérance de vie qui ne cesse d’augmenter, mais aussi dans l’espace. En effet, la mort est aujourd’hui une affaire de professionnels. Il revient aux médecins, paramédicaux, psychologues, exerçant au domicile du patient, dans un centre hospitalier universitaire ou encore en maison de retraite médicalisée, de prendre en charge la finitude des vivants.

Mais alors que leur mission est de soigner, quels rapports les soignants entretiennent-ils avec la mort ? Comment assument-ils la part de violence de ces vies qui s’achèvent ? Comment le médecin généraliste, l’infirmière en gériatrie peuvent-ils se préparer au décès de leur patient ? Comment accepter ces morts inéluctables dans les services de soins palliatifs ?

Face à la répétition des décès des personnes qu’ils tentaient de guérir ou dont ils prenaient soin, les soignants doivent créer les conditions pour ne pas souffrir des multiples deuils et, malgré tout, bien travailler. Ils ont à reconstruire le sens de leur activité selon les spécialités, les services ou encore la situation particulière du patient.
Éditions ÉRÈS – Florent Schepens

 FAIRE ÉQUIPE       
L’équipe peut être définie comme un groupement de sujets que réunit un « projet » commun lié à l’exécution de la tâche primaire dévolue à l’institution (soigner, produire des objets symboliques ou réels…). Le « faire équipe » suppose une organisation des pratiques incluant des échanges entre les personnes, c’est-à-dire un certain partage dans un « vivre avec » suffisant. Qu’en est-il du fonctionnement de l’équipe ? Favorise-t-il le « vivre avec », multiplie-t-il les situations interpersonnelles chargées d’affects ? Ou au contraire le travail d’équipe est-il principalement centré sur son rapport au « projet » dans lequel les affects des membres de l’équipe seront mis en dépôt ? Qui fait (ou ne fait pas) partie de l’équipe ? Le directeur est-il dans l’équipe, ou bien a-t-il son équipe, ou bien est-il hors équipe ? Que se passe-t-il lors d’une intervention auprès d’une équipe ? L’intervenant lui-même vient-il de l’extérieur, pour cette seule tâche consistant à favoriser un travail de l’équipe dans des espace-temps clairement définis et limités ? Ou cette tâche est-elle confiée au « psy » de l’institution qui l’exerce parmi d’autres ? Ce numéro se fixe comme ambition d’éclairer les questions portant sur les problématiques psychiques, culturelles, sociales, économiques qui traversent l’équipe, à l’aide de réflexions multiples mais aussi de présentations et d’analyses d’interventions dans des champs divers tels que le médico-social, l’entreprise, le sport, le pédagogique, l’interculturel, la recherche, par exemple.
Nouvelle revue de psychosociologie – Numéro 14 – Revue semestrielle – Gilles Amado, Paul Fustier

 LA PSYCHOSOCIOLOGIE DU TRAVAIL        
Au-delà du simple emploi et de la tâche primaire, le travail comme activité et comme institution est au fondement du sujet et des unités sociales. Synonyme de transformation du donné, il est épreuve et potentialité de développement.
C’est pourquoi l’activité, trop souvent négligée, doit pouvoir être placée au cœur de l’intervention psychosociologique et de la recherche-action. Ce numéro, issu du premier colloque international de psychosociologie du travail (Belo Horizonte, Brésil, 2012) permet de repérer ce que cette discipline partage avec les autres cliniques du travail (psychopathologie du travail, ergonomie, psychodynamique du travail, clinique de l’activité, ergologie…) mais aussi ce qui en fait une orientation singulière. Une orientation qui fait du travail une question à la fois anthropologique et éminemment actuelle.
Nouvelle revue de psychosociologie – Numéro 15 – Revue semestrielle – Vanessa Andrade De Barros, José Newton GARCIA De Araujo, Dominique Lhuilier

 ÉGOUTS ET ÉGOUTIERS DE PARIS      
Le développement du réseau d’égouts de Paris fut à la fois un triomphe de la technique et une réussite politique. Les égouts eux-mêmes constituaient un phénomène culturel significatif, et les hommes qui y travaillaient suscitaient la fascination du public. Donald Reid montre en quoi l’observation des comportements des vidangeurs de fosses d’aisances et des égoutiers, et l’étude des représentations que les autres se font de ces travailleurs, permettent de réfléchir aux fondements matériels et culturels de la vie quotidienne …
Éditions PUR – Préface de Michelle Perrot – Donald Reid(Auteur) – Hélène Chuquet(Traducteur)

 HISTOIRE DES MOUVEMENTS SOCIAUX EN FRANCE DE 1814 À NOS JOURS       
Cet ouvrage vient à son heure combler une lacune et relever un défi. Après que l’évanouissement des horizons d’attentes a disqualifié les grands récits qui, jadis, prétendaient donner un sens aux mobilisations collectives, il semble désormais possible et nécessaire d’en entreprendre l’histoire hexagonale. Possible, car les travaux existent qui permettent d’en renouveler l’approche comme d’en explorer des aspects inédits. Nécessaire, parce que, de nouveau, la question sociale, mondialisée dans ses causes et ses manifestations, revient en force sur le devant de la scène publique, en quête d’interprétations, de relais, de connexions et de solutions.
L’histoire développée ici s’attache, du XIXe siècle à nos jours, à tous les types de mouvements sociaux – révolutions, rébellions, émeutes, grèves, campagnes électorales, pétitions, etc. – et quels qu’en soient les acteurs – ouvriers, paysans, jeunes, catholiques, minorités sexuelles, etc. Centrée sur la France, elle n’en ignore pas les interactions coloniales et internationales. Attentive à cerner l’articulation du social avec le politique, le culturel, l’idéologique et le religieux, elle entend réintégrer les mobilisations collectives dans une histoire globale dont elles furent et demeurent des moments essentiels.
En partenariat avec Le Mouvement social.
Éditions LA DÉCOUVERTE – Michel PIGENET, Danielle TARTAKOWSKY

 LA SOCIÉTÉ AUTOPHAGE – CAPITALISME, DÉMESURE ET AUTODESTRUCTION       
Le mythe grec d’Érysichthon nous parle d’un roi qui s’autodévora parce que rien ne pouvait assouvir sa faim – punition divine pour un outrage fait à la nature. Cette anticipation d’une société vouée à une dynamique autodestructrice constitue le point de départ de La Société autophage. Anselm Jappe y poursuit l’enquête commencée dans ses livres précédents, où il montrait – en relisant les théories de Karl Marx au prisme de la « critique de la valeur » – que la société moderne est entièrement fondée sur le travail abstrait et l’argent, la marchandise et la valeur.
Mais comment les individus vivent-ils la société marchande ? Quel type de subjectivité le capitalisme produit-il ? Pour le comprendre, il faut rouvrir le dialogue avec la tradition psychanalytique, de Freud à Erich Fromm ou Christopher Lasch. Et renoncer à l’idée, forgée par la Raison moderne, que le « sujet » est un individu libre et autonome. En réalité, ce dernier est le fruit de l’intériorisation des contraintes créées par le capitalisme, et aujourd’hui le réceptacle d’une combinaison létale entre narcissisme et fétichisme de la marchandise.
Le sujet fétichiste-narcissique ne tolère plus aucune frustration et conçoit le monde comme un moyen sans fin voué à l’illimitation et la démesure. Cette perte de sens et cette négation des limites débouchent sur ce qu’Anselm Jappe appelle la « pulsion de mort du capitalisme » : un déchaînement de violences extrêmes, de tueries de masse et de meurtres « gratuits » qui précipite le monde des hommes vers sa chute.
Dans ce contexte, les tenants de l’émancipation sociale doivent urgemment dépasser la simple indignation contre les tares du présent – qui est souvent le masque d’une nostalgie pour des stades antérieurs du capitalisme – et prendre acte d’une véritable « mutation anthropologique » ayant tous les atours d’une dynamique régressive.
Anselm Jappe – Éditions LA DÉCOUVERTE

 LA PENSÉE, LA POÉSIE ET LE POLITIQUE (DIALOGUE AVEC JACK RALITE)       
Homme politique et communiste singulier, passionné de théâtre, ami d’Aragon, de Jean Vilar, complice d’Antoine Vitez, Jack Ralite est de cette époque où les acteurs politiques et les artistes tentaient de nouvelles voies de discussion. Il est aussi celui qui, depuis plus de cinquante ans, ne cesse de secouer le champ du politique. Il a pour les poètes un véritable amour et ses discours et analyses sont pétris de ses échanges avec eux.
En délaissant le dialogue avec les poètes, les hommes et femmes politiques contemporains ont abandonné un de leurs plus beaux outils : le pouvoir des mots. Ce livre est une réflexion partagée, ouverte, sur les enjeux des prochaines politiques culturelles autant que sur ce foyer de créativité et de résistance qu’est la langue.
Karelle Ménine , Jack Ralite – Éditions LES SOLITAIRES INTEMPESTIFS

 MANIFESTE DES OEUVRIERS        
Un mot, œuvriers, est au croisement de trois expériences-bilans : D’abord une façon pour les artistes d’Uzeste Musical, ses promoteurs, « libertaires et communalistes », de qualifier ce qu’ils veulent être, dans une pratique hors-système qu’ils expérimentent depuis bientôt quarante ans.
Dans la formule de Bernard Lubat, « ma carrière est derrière moi, mon œuvre est devant moi », beaucoup pourraient ou aimeraient se reconnaître. Notamment les professionnels du soin, de la recherche, de l’éducation, de la justice, de l’information, de la culture, regroupés dans l’Appel des Appels. Aux procédures bureaucratiques du rendement qu’on prétend leur dicter, ils opposent un engagement dans leur cœur de métier qui fait leur liberté, leur raison sociale, et leur solidarité.
Œuvrier vient aussi d’ouvrier. Un mot qu’on a voulu faire disparaître, comme si l’élimination du mot pouvait éliminer la chose. En cette année 2016, 80éme anniversaire du Front populaire, année rebond de luttes très dures contre la remise en cause du droit du travail, ce mot d’ouvrier, attaché à une condition et à un mouvement historique, est ressorti comme un diable du bénitier néolibéral.
Tout ce qui porte à l’œuvre peut aider, contre la religion du marché, à redonner du sens et du souffle au travail, à sa valorisation, à sa finalité. Cette aspiration, personnelle et collective, se retrouve dans l’actualité du mouvement social, de Nuit Debout, du cri « On vaut mieux que ça!».
Signataires d’un appel à la réflexion sur ce mot d’œuvrier, à la croisée de l’artiste, de l’ouvrier, de l’éducateur, sur son potentiel, sur sa capacité à rapprocher, à imaginer un mouvement œuvrier, nous invitons à échanger les expériences, les points de vue, lors de rencontres librement organisées et ouvertes au public.
Bernard Lubat, artiste, fondateur d’Uzeste Musical. Roland Gori, psychanalyste, président de l’Appel des Appels. Charles Silvestre, journaliste, vice-président des Amis de l’Humanité. Éditions ACTES SUD

 PAUL CARPITA – CINÉASTE FRANC-TIREUR       
Marseillais, fils d’une poissonnière et d’un docker, résistant, instituteur, communiste, Paul Carpita réalise entre 1953 et 1955 son premier long métrage Le Rendez-vous des quais. Il reconstitue la grève mythique des dockers phocéens contre la guerre d’Indochine. Le film frappe par son enracinement dans le réel. Tourné clandestinement avec des acteurs non-professionnels dans des décors naturels, caméra à l’épaule, il anticipe la Nouvelle Vague et est considéré comme l’unique film néoréaliste français, le chaînon manquant entre Toni de Jean Renoir et à bout de souffle de Jean-Luc Godard.
Lors d’une projection, la police saisit les bobines. Le film subira la plus incroyable censure du cinéma français. Pendant 35 ans, Paul Carpita croit son œuvre détruite. Il continue son métier d’instituteur tout en tournant de somptueux courts métrages : La Récréation, Marseille sans soleil, Graines au vent, etc. Lorsqu’une copie du film ressurgit en 1989, le public découvre une œuvre extraordinaire qui fera le tour du monde. Il réalise ensuite Les Sables mouvants et Marche et rêve !
Ces passionnants entretiens nous font découvrir l’incroyable parcours et le cheminement artistique de ce cinéaste engagé au regard singulier, défenseur d’un cinéma populaire en phase avec les tourments intimes et sociaux qui agitent notre société.
Éditions L’ÉCHAPPÉE



RECHERCHE CGT/CERTOP : OUTILLER LES REPRESENTANTS SYNDICAUX AU CHS DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE : METHODE D’ANALYSE DES MALAISES DANS L’ORGANISATION ET FORMATION FONDEES SUR LA NOTION DE RISQUES SOCIO-ORGANISATIONNELS

L’organisation syndicale commanditaire est la Confédération générale du travail. Le responsable initial syndical de la recherche était Serge Dufour.
Cette recherche a été pilotée pour la fédération CGT des services publics par Philippe Bouvier.
Objet de la recherche
Cette recherche s’est déroulée du 1er septembre 2008 au 31 octobre 2009. Elle part du constat que ce soit en entreprise ou au sein des collectivités territoriales, les travaux du Centre d’étude et de recherche Travail, Organisation, Pouvoir (CERTOP) mettent tous en évidence l’existence de malaises au travail : il s’agit là d’une sensation de pression temporelle et de pénibilité, de conflictualité dormante et de difficulté de faire reconnaître son métier, qui engendre de l’insatisfaction, de l’inquiétude et du mécontentement. Le malaise altère notre santé sans que l’on puisse identifier une cause unique et s’en défaire aisément. Il interroge la place de l’individu dans les services, l’organisation de leur travail et le travail réalisé. Le présent projet a pour objet : l’approfondissement de l’analyse de ces malaises tels qu’ils se manifestent chez les personnes qui travaillent ; l’analyse des freins et des moteurs qui agissent sur la gestion de ces malaises au sein des comités Hygiène et sécurité (CHS) de la fonction publique territoriale (FPT). Faisant suite à un 1er travail, il a une visée plus pratique : c’est avant tout une recherche-action destinée à « outiller » les membres des CHS.
Hypothèses, méthodes, moyens
Notre hypothèse est que la prise en compte de la santé au travail est liée à la maîtrise de deux obstacles : le premier obstacle est lié à la qualification des malaises, le second à la diversité d’interprétations de ces malaises. D’une part, les malaises au travail prennent des formes diffuses, s’expriment de manière différée, sont parfois banalisés, se combinent avec d’autres difficultés de vie, et d’autre part, les raisons du mal-vivre au travail se sont déplacées vers l’amont et diversifiées au point d’être difficiles à saisir, de requérir des compétences souvent distribuées, mais rarement mises en commun. Les choix d’organisation et les modes de management réduisent de plus en plus les prérogatives des salariés et la rationalisation des moyens oriente les comportements professionnels vers des objectifs de performance. Enfin, les membres du CHS se trouvent confrontés à des difficultés d’articulation de leur « mission » au regard de la réalité qui souvent dépasse leurs attributions. Concrètement, le projet s’appuiera sur la construction d’un partenariat avec des élus Cgt des CHS de la FPT et la constitution d’un (ou de) groupe(s) de travail dit « recherche-action ». Il s’attachera à élaborer : un référentiel de formation, une grille méthodologique pour l’analyse en situation et à réaliser la formation du (ou des) groupe(s) de travail, sur un site ou deux (1er « livrable »). Il approfondira l’analyse des malaises au travail et établira des repères pour l’action des membres du CHS (2e et 3e « livrables »).
Gilbert de TERSSAC, Xavier ALBANEL, Irène GAILLARD – Rapport final – janvier 2010
CERTOP – Maison de la Recherche Université de Toulouse-Le Mirail – 5, Allées Antonio Machado – 31058 Toulouse cedex
Fédération CGT des services publics – 263 rue de Paris – Case 547 – 93515 Montreuil cedex



 LES SYNDICATS FACE AUX MALAISES AU TRAVAIL DANS LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE
QUELLE PLACE POUR LE CHS ? ETUDES DE CAS

Un projet de recherche dans le domaine de la santé au travail : se donner les moyens de comprendre pour agir (présentation du projet)
Faisant suite au 8ème Congrès Fédéral (Perpignan, 8-11 mars 2005) durant lequel vous avez manifesté un vif intérêt pour les questions relatives à la santé au travail dans la Fonction Publique Territoriale, le Collectif « Santé Travail et Action Revendicative » de la Fédération des Services Publics est à l’initiative, en étroite collaboration avec l’IRES, d’une recherche permettant de dresser un état des lieux des malaises au travail dans la FPT, de faire le point sur les enjeux de santé et de proposer des pistes pour l’action syndicale, notamment au niveau des CHS. Plus précisément, l’équipe de sociologues toulousains en charge de cette recherche (laboratoire CERTOP du CNRS), postule le rôle incontournable et irremplaçable des CHS et de ses membres dans la construction de la santé au travail. Cette recherche – qui débutera officiellement en septembre 2006 pour une durée d’un an – repose sur l’observation des difficultés rencontrées par les membres des CHS pour qualifier et pour améliorer la santé au travail. En effet, ces membres font un travail qui sera analysé en tant qu’activité de « qualification des malaises au travail » que vivent les salariés et activité « d’amélioration de la santé au travail ». Notons que la difficulté et la complexité de ses activités nécessitent une clarification de leurs conditions d’exercice. La recherche se donne comme objectif d’une part, d’analyser et de confronter les pratiques des membres des CHS avec la réalité des malaises vécus par les salariés de la FPT ; et d’autre part, de déduire de cette analyse des repères visant l’amélioration de l’outil CHS, dont on considère qu’il pourrait contribuer plus efficacement à l’amélioration de la santé au travail. Plusieurs sites de la région Midi-Pyrénées sont actuellement à l’étude. Cette recherche fera l’objet d’un rapport dont les principaux résultats seront publiés. Les membres du Collectif ne doutent pas un instant que les connaissances qui seront tirées de cette étude serviront à renforcer l’action syndicale et plus généralement à mieux prendre en compte la santé des salariés au travail.
Philippe BOUVIER et Christophe ROGER – Collectif « Santé Travail et Action Revendicative » Fédération des Services Publics CGT – 16/03/2006
Cette étude a été réalisée dans le cadre de la convention d’études (projet n°4 de 2006) conclue entre l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) « au service des organisations syndicales représentatives des travailleurs » et la Confédération générale du travail (Cgt). Cette étude est conduite sous la responsabilité scientifique de Gilbert DE TERSSAC (directeur de recherche au CNRS, CERTOP), avec Michel CATLLA (docteur en sociologie, CERTOP & Printemps) et Xavier ALBANEL (docteur en sociologie, CERTOP). Elle se déroule au sein du laboratoire de recherche de l’Université de Toulouse le Mirail : le CERTOP (Centre d’Etude et de Recherche Travail, Organisation, Pouvoir).
Rapport final février 2008

 MALAISES ORGANISATIONNELS : PLACE, PLAINTE ET PENTE DANGEREUSE
Quand les choix ou les décisions d’organisation sont imposés sans aucun dialogue, quand le débat sur les orientations du service est étouffé, quand la hiérarchie avance des valeurs qu’elle ne respecte pas, quand les règles sont sans cesses contredites par des applications discutables, on a à faire une organisation blessante. Quand l’individu ne peut plus faire son travail correctement ni rendre le service que le public attend, quand sa place est remise en cause du fait de réorganisations sans qu’il ait pu se préparer à changer, quand il ne peux plus communiquer avec sa hiérarchie pour faire reconnaître son travail, quand ses repères s’en vont du fait de la remise en cause des collectifs, alors on a à faire à des blessures organisationnelles. Le malaise organisationnel est le produit de la rencontre entre l’organisation blessante qui entoure les activités et les blessures organisationnelles que présente le sujet. C’est ce qui ressort de deux ans de recherche dans la fonction publique territoriale.
Gilbert DE TERSSAC – Sociologue, directeur de recherches au CERTOP-CNRS – UMR 5044 du CNRS,Université Toulouse 2 – Sous presse, Nouvelle Revue du Travail N°3, Septembre 2013



 COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ( le blog d’Anicet Le PORS)



TRAVAIL = BIEN-ÊTRE OU MAL-ÊTRE ? (VIDÉO)

Yves CLOT – Professeur de Psychologie du Travail au CNAM
La liberté de l’esprit – Conférences et débats à Quimper – 13 mai 2013

LE TRAVAIL A CŒUR
Titulaire de la chaire de psychologie du travail du Cnam, directeur du centre de recherche sur le travail et le développement, le psychologue du travail Yves Clot a consacré plusieurs ouvrages à la question du travail. Son dernier livre Le Travail à Coeur s’adresse, entre autres, au syndicalisme. Porté par l’urgence et l’exigence de l’action dans un contexte où les « maladies du travail » explosent.
Dominique Martinez – NVO – 16 juillet 2010

 RE-CRÉER LE TRAVAIL
“…La seule manière de défendre son travail c’est aussi de l’attaquer. Faisons-le ensemble. Au nom du travail. C’est un signe de santé. Soyons au rendez-vous.”
Yves CLOT, Professeur de Psychologie du Travail au CNAM. Intervention aux États généraux de la Culture.Théâtre de la Commune, Aubervilliers, 15 Novembre 2004.

Comprendre Agir
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